Comme on se retrouve… |DYLAN|

Jamie et moi sommes sous la douche tous les deux entrain de nous savonner et elle vient de me proposer de rester... et je le reconnais à aucun moment je n'imagine qu'elle me propose de rester, oserais-je le dire, pour toujours. Je suis déjà tellement heureux de pouvoir rester cette nuit, notre dernière expérience m'a été très pénible il faut bien se l'avouer donc je préfère y aller doucement dans chacune de mes espérances. Mais voilà que Jamie me dit qu'elle ne pensait pas à ça, je le sens elle essaie de me dire quelque chose d'important alors je préfère ne pas l'interrompre. Nos regards sont accrochés l'un à l'autre, l'eau coule sur nos corps qui en ont bien besoin après ce que nous venons faire, et Jamie me confie enfin qu'elle souhaite que je reste pour toutes les nuits qu'il nous reste à vivre ensemble... oui bon d'accord ce n'est pas tout à fait les mots qui sortent de sa bouche mais c'est exactement ce que ça veut dire. Mon coeur loupe alors un battement, j'ai l'impression de ne pas y croire, pas après tout ce qu'elle m'a dit, pas après nos dernières disputes, pas... mais cela semble véritable. Si nous ne venions pas d'avoir un rapport aussi intense, je la ferai de nouveau mienne... mais mon corps semble ne pas penser tout à fait la même chose. Je la serre fort dans mes bras, je sais que je n'ai pas besoin de lui répondre, qu'elle a compris mais je veux aussi lui dire à voix haute.

Alors tout en arrêtant l'eau et en sortant de la douche, je lui réponds : "Je n'ose pas y croire... tu le veux vraiment..." Ce n'est pas vraiment une question, je l'ai bien compris elle souhaite que je ne reparte plus mais c'est bizarre comme on a parfois besoin d'entendre les choses pour les rendre réels. Je connais notre maison, et c'est étrange de voir que rien n'a changé de place. J'attrape alors deux serviettes et j'en tends une à Jamie avant d'ajouter: "je suis tellement heureux...je t'aime Jamie" 


Il est déjà tard alors après nous être essuyer, je vais sans aucune crainte maintenant jusqu'à notre chambre. Je sais que j'avais laissé deux, trois vêtements que je ne mettais plus vraiment. Je trouve donc un short de sport, que j'enfile et même s'il est tard, je n'ai pas envie de dormir sans doute à cause des gardes de nuit que je viens d'enchaîner, le corps prend le rythme à force. Je me tourne alors vers Jamie qui vient d'entrer dans la chambre et qui cherche quelque chose à enfiler et je lui demande : "Tu es fatiguée ou une petite soirée vidéo te tenterait ?" Je sais bien que nous allons devoir parler mais je souhaite repousser ce moment le plus tard possible, j'ai tellement peur que dés le moment où nous allons essayer de nous expliquer, nous explosions de nouveau...

@Dylan Castle

[J’avoue, j’hésite.

J’hésite à lui demander de rester avec moi et pas seulement pour cette nuit. J’aimerais qu’on réessaie de vivre ensemble tous les deux et voir où cela nous mène vraiment. Sur le moment, je ne pense plus du tout à mon envie de fonder une famille et c’est surtout le dernier de mes soucis. Oui je veux un bébé et les démarches que j’ai entreprise en début de semaine me semblent tellement hors sujet aujourd’hui. Alors même si c’est mon vœu le plus chère, disons que ma priorité actuelle c’est Dylan et la façon dont nous allons nous y prendre pour réparer les pots cassés. Un étape à la fois, je me souviens…

Je me lance difficilement parce que j’ai peur qu’il refuse de vivre avec moi, se demandant si cela ne va pas trop vite et la réponse qu’il me donne est vraiment celle que j’espérais. Oh oui, j’espérais tellement qu’il accepte de ne plus me quitter. Un câlin, un bisou et il sort de la douche. Je l’observe dans ses gestes qui semblent alors sans aucune retenues. C’est-à-dire que je retrouve le mari qui vivait avec moi il y a encore quelques mois. Il me tend ensuite une service que j’enroule directement autour de ma poitrine. J’essor mes cheveux toujours en l’écoutant me dire qu’il m’aime. Il est tellement beau, tellement lui. Tellement l’homme dont je suis tombée amoureuse il y a neuf ans

On a failli tout faire foiré hein ?

J’inspire profondément et m’en vais rejoindre mon amour jusqu’à notre chambre où j’ai l’impression qu’il a un regain d’énergie. J’ouvre le premier tiroir de ma commode et en sors une nuisette rose saumon. Je l’aime beaucoup celle-ci. Je passe le morceau de linge par-dessus la tête puis je sors également le peignoir de soie qui l’accompagne, que j’enfile aussitôt. Dylan me propose de se regarder un film si je ne suis pas fatiguée et je me tourne vers lui en haussant les épaules. « Hum, oui on peut regarder quelque chose… » Je retire mes boucles d’oreilles que je dépose sur ma table de nuit. Je m’approche du lit où est assis Dylan et je pose mes fesses a côté. « J’aimerais que tu saches que… » Je me racle la gorge « … que je suis désolée pour… pour tout et que j’ai envie que ça fonctionne entre nous. » Oui je sais, j’aurais mieux fait de me taire mais je ne sais pas vraiment pourquoi c’est sorti. Je veux regarder un film avec lui. Je veux qu’on oublie un peu  nos conflits pour ce soir alors je ne comprends pas trop ma réaction… Même si je suis sincère, je ne cherche pas du tout à nous disputer… loin de là.

Je viens de proposer à Jamie que l'on se regarde un film tous les deux, je sais qu'il est tard mais je ne suis pas fatigué et j'ai envie de profiter de ma femme, j'ai envie de passer du temps avec elle, maintenant qu'elle m'autorise à revenir dans sa vie, dans notre maison. Elle est d'accord pour regarder quelque chose avec moi et alors que je suis entrain de réfléchir à ce que l'on pourrait regarder, elle vient s'asseoir à côté de moi sur le lit, elle est tellement belle dans sa petite nuisette saumon. Et alors que je m'apprête à poser ma main sur la sienne pour l'emmener vers le salon où nous allons pouvoir nous installer pour regarder un film, je suis même prêt à regarder ces comédies romantiques qu'elle aime tant mais quand elle me dit qu'elle est désolée et qu'elle souhaite que cela fonctionne entre nous, je repose immédiatement ma main à côté de moi. Je ne sais pas pourquoi j'ai cette impression mais sincèrement je sens que l'on ne va pas pouvoir se regarder ce film. Je sais que nous devons parler tous les deux, je sais que nous ne pouvons pas faire comme il y a quelques mois, et laisser les choses se dégrader entre nous. Il est évident que si l'on souhaite que cette nouvelle chance fonctionne vraiment nous devons faire table rase de tout ce qui a pu nous éloigner, de tout ce qui nous pèse mais je crois que j'aurai simplement voulu pour ce soir profiter de la béatitude qui m'envahit suite à ce que nous avons partagé ensemble il y a quelques instants. 

Je tourne alors mon regard vers elle et je plonge dans le sien. Ma main que j'ai reposé sur le lit vient finalement chercher celle de Jamie et je me décide à lui répondre. J'ai quelques secondes envisagé de lui prendre la main et de descendre regarder le film comme je l'avais prévu au départ pour fuir cette conversation au moins pour ce soir mais je le sens ce n'est pas la solution et ce n'est pas ce que veut Jamie non plus, donc je prends mon courage à deux mains et je lui dis doucement : "Tu n'as pas à être désolée... c'est à moi de l'être... je suis sincèrement désolé d'être parti... enfin de ne pas être rentré il y a six mois... et je suis aussi désolé de ne pas avoir cherché à discuter avec toi avant cela... je me rends compte aujourd'hui que si nous avions parlé davantage nous ... enfin cela ne se serait pas passé comme ça"

Je ne sais pas ce qui me prend de lui dire que je suis désolée même si c’est réellement le cas. Je suis désolée de tout ce qui s’est produit entre nous et j’ai vraiment envie que ça marche entre nous. Je veux cette seconde chance pour notre couple. J’aurais pu juste accepter de regarder un film et me blottir dans ses bras. Au départ c’est ce que ma tête voulait pourtant, j’ai lâché le morceau. Est-ce une bonne idée ? Je ne sais pas, nous le verrons bien ! Tout ce qui compte pour moi à cet instant c’est qu’on puisse démêler tout cette pagaille sans s’entretué. J’ai vu ce que ça donnait et je ne suis pas prête à ce qu’on recommence à s’engueuler. Je suis capable de garder mon sang froid. Je vais être capable d’avoir une discussion posée et remplie de bon sens. Je sais aussi que je vais être capable de reconnaître mes tords. Il le faut si on veut que ça fonctionne…

Assise aux côtés de mon époux, sa main venant chercher la mienne, je l’écoute s’excuser. En fait, j’ai l’impression de sentir un énorme poids de mes épaules s’envoler. J’ai l’impression de me sentir plus légère que je ne le suis déjà. J’ai encore ce résidu d’amour sur ma peau qu’il m’est impossible d’être dans un autre que celui de la sérénité. Je crois même que si nous devions nous disputer je n’aurais pas la force de me battre. Pas comme tout à l’heure dans la cuisine, ou encore dans ce vestiaire l’autre jour à l’hôpital ; Je crois que pour ce soir, le ton de ma voix n’augmentera pas. Je baisse alors les yeux et penche la tête sur le côté. Je ne sais pas comment lui dire… Comment lui dire combien j’ai souffert de son départ. Est-il capable de l’entendre ? Ce qui est certain c’est que je l’aime et je lui pardonne… « On a tous les deux fait des erreurs et oui c’est vrai que quand tu es parti… » Je secoue la tête, ma voix change, se faisant moins sûre « …j’ai… j’ai beaucoup souffert, je me suis dit que tu m’en voulais pour ce qui s’était passé avec notre… notre bébé… » Je viens resserrer l’étreinte de nos doigts enlacés et soutient son regard « Je n’aurais peut-être pas dû insister pour recommencer, encore et encore… » Je ne le voyais pas à l’époque. Tout ce que je voulais c’était un bébé et peu importe ce que cela en couterait… Je n’ai pas vu les signaux d’alarme, j’étais tellement focalisée sur ma petite personne que je n’ai pas vu que Dylan en souffrait lui aussi… Cela a coûté cette séparation et je me promets de ne plus reproduire les mêmes erreurs. « Je ne commettrais plus les mêmes erreurs, c’est une promesse que je te fais »…

Il est vrai qu'au départ j'aurai préféré ne pas avoir cette conversation maintenant, je voulais simplement profité de la soirée, ou plutôt du début de la nuit avec Jamie en regardant un film mais maintenant que nous sommes assis tous les deux, sur le lit, nos regards plongés l'un dans l'autre et que nous arrivons à discuter sereinement, je suis finalement heureux d'avoir suivi ma femme dans cette discussion. Mais je ne veux pas qu'elle soit la seule à s'excuser, moi aussi j'ai des tords et il est temps que je m'excuse pour m'être comporté comme un abruti fini. Pourtant lorsque je m'excuse, je le sens Jamie change légèrement de comportement et baisse son regard. Je la connais assez bien pour savoir que cela veut dire qu'elle a des choses à me dire qui ne vont pas forcément me plaire, je me prépare donc psychologiquement à les entendre... ces mots qui vont me blesser... ces paroles qui risquent de me faire du mal...

Elle m'avoue alors avoir beaucoup souffert ce fameux jour où je ne suis pas rentré à la maison, et même si je le savais, même si je n'avais aucun doute à ce sujet le fait de l'entendre à voix haute et par ma femme me fait mal, tellement mal... je me rends compte que j'ai été tellement égoïste ce jour là. Je déglutis difficilement et même si je n'ai qu'une envie la serrer dans mes bras très fort, je n'en fais rien. Je le sens, elle a encore des choses sur le coeur, il y a encore des points qu'elle veut éclaircir avec moi, donc je ne bouge pas et je l'écoute...Elle m'avoue alors qu'elle pense que je lui en veux pour notre bébé... mais comment pourrais-je lui en vouloir ? C'est impossible mais je réalise qu'en effet, je ne lui ai jamais dit, je réalise que ce sont des mots que nous n'avons jamais échangé pendant tout ce temps... Son regard revient plonger dans le mien et ses doigts resserrent son étreinte dans ma main alors qu'elle ajoute qu'elle n'aurait peut-être pas du recommencer. Je réalise à ce moment là qu'il y a eu trop de non dit entre nous, qu'il y a trop de choses qu'on n'a pas partagé... Elle me fait finalement la promesse de ne pas refaire les mêmes erreurs et sur ce point au moins je suis d'accord avec elle. Je ne veux pas réagir trop brusquement et en même temps j'ai l'impression que mon coeur va exploser... des larmes se forment au fond de mes yeux... ce que je ressens à ce moment là est tellement fort, tellement intense... 

Je me lève rapidement du lit mais pour mieux venir me placer devant elle. Mon regard est toujours plongé dans le sien mais j'ai besoin d'être debout pour garder une certaine contenance, j'ai besoin de pouvoir bouger pour ne pas craquer car je le sens, je suis sur le point de craquer. Cet enfant je l'ai voulu, je le veux autant qu'elle, comment peut-elle en douter. Je lui réponds alors rapidement :"Mais ma chérie... comment... je ne comprends pas... comment peux tu imaginer que je t'en veux... la seule personne à laquelle j'en veux, c'est moi... tu es... tu ... c'est toi qui gères tout ça... c'est toi qui subis tout ça... comment... je ne t'en veux pas... je ne t'en ai jamais voulu pour rien... je veux que tu le saches..."  et il y a un autre point que je veux éclaircir avec elle, alors je m'agenouille devant elle et prenant son visage entre mes mains, j'ajoute: "cet enfant...ce bébé je le veux autant que toi... je ne veux pas que tu en doutes... tu ne m'as jamais... oh non jamais forcé..." je déglutis difficilement alors qu'une larme roule sur ma joue avant d'ajouter:" tu ne m'as jamais forcé à recommencer... jamais... mais je crois que j'y croyais simplement trop fort à chaque fois... et quand cela... je m'en voulais à moi de t'avoir fait subir ça encore... et encore... je... tu sais... je ne pouvais plus passer devant cette chambre vide..." Je ne veux pas me trouver d'excuses, j'essaie simplement de mettre des mots sur ce que je ressens afin que l'on puisse se comprendre...

Finalement je crois que j’ai bien fait de lancer la discussion parce que nous sommes en train de nous parler sans s’engueuler. On vide notre sac rempli de regrets, de non-dits. Si on veut que ça fonctionne entre nous, la communication est primordiale pour s’en sortir. C’est la première étape de notre long parcours. Je m’en veux tellement d’avoir perdu notre bébé. Une deuxième fois, certes mais la dernière m’a complètement démolie. J’ai l’impression que mon corps ne sert à rien, il n’est même pas foutu de mener une grosse à terme. Que moi, je ne sers à rien simplement ! Donner la vie fait partie de nos attributions, à nous les femmes. Du moins pour celles qui le souhaitent et je suis l’une de ces femmes qui chéri ce rêve de maternité. Et j’en suis totalement incapable. Incapable de donner à mon époux le meilleur rôle sur cette terre, le fruit de notre amour. Vous n’imaginez pas ce que c’est de caresser son ventre vide le soir dans l’espoir qu’un jour il puisse grossir semaine après semaine. Dans l’espoir qu’un petit être si fragile puisse grandir à l’intérieur de ce ventre. Je m’excuse auprès de Dylan de mon incapacité à enfanter, il doit m’en vouloir c’est certain. C’est sûrement aussi pour cette raison qu’il n’est plus rentré chez nous cette nuit-là, quand il se lève pour me faire face, je n’imaginais pas une seule seconde que je me faisais des films toute seule. Je déglutis et retiens un sanglot au fond de ma gorge. Il Ne m’en veut pas… Non, il ne m’en veux pas… Comment aurais-je pu le savoir ? On n’en a jamais parlé. Il a raison, j’ai géré ça toute seule et ce n’est pas ce que j’aurais du faire. Je ne le voulais pas. Je me sentais tellement coupable que je ne désirais pas l’accabler davantage avec mes jérémiades… Bien que maintenant, je sais. Je sais qu’on aurait dû en discuter plus tôt.

C’est bien qu’on se parle maintenant. Même si la conversation me fait terriblement mal parce que ça m’oblige a replonger dans ses souvenirs douloureux, je me sens de plus en plus légère. J’ai peut-être subi tout le médical ces dernières années mais Dylan était présent. Il a toujours été là, pour moi. Pour nous. Il a essuyé les mêmes échecs que moi, il a vécu ces pertes autant que moi, pas de la même façon mais dans un couple on partage le bon comme le mauvais et avec le temps j’ai oublié qu’il faisait parti de l’équation… Moi aussi, je décide de me lever et attraper ses mains au passage. Des larmes coulent sur mes joues, à moi aussi. Putain d’émotion ! Mais ça fait tellement de bien de laisser ces choses sortir enfin. Les garder pour nous n’a fait que nous séparer et ça, c’est terminé. « Je me suis fourvoyée… Je me rends compte que toi aussi, tu as subi. Ne minimise pas ton implication mon amour. Je suis désolée, toi aussi tu as perdu quelque chose… » La première fois que j’ai fait une fausse couche, j’étais dans des toilettes publique sans savoir réellement ce qui était en train de m’arriver. Enfin, disons que je m’étais mis des œillères pour ne pas le voir. J’en étais au tout début de cette grossesse et malgré le fait que j’ai souffert de cette perte je savais que recommencer allait me redonner de l’espoir. Et ça à marché plus vite que prévu. A la première insémination, un nouvel espoir prenait vie à l’intérieur de moi. Je n’étais pas très avancée quand c’est arrivé mais j’avais gagné quelques semaines de plus que la première fois. Il s’arrondissait à peine… Je n’ai même pas eu le temps de savoir si c’était une fille ou un garçon… Mon rêve s’envolait, encore une fois !

« Tout ce que je veux maintenant c’est toi, et seulement toi. Le reste ça n’a pas d’importance. Pas encore. J’espère que tu pourras me pardonner de ne pas avoir réussi à aller jusqu’au bout… » peut-être qu’un jour j’y arriverais. Peut-être qu’un jour mon ventre s’arrondira pour lui. Je me rends compte alors que mes rendez-vous de cette semaine me reviennent en mémoire… Mon Dieu qu’axis-je fait ? J’ai entrepris d’avoir un autre bébé sans lui en parler, j’ai entrepris d’avoir un autre bébé sans lui tout simplement… Comment j’ai pu ? Comment je peux lui faire ça… Et en plus, je ne suis même pas sûre de le vouloir ce bébé…Ma main sur ma bouche, je réalise l’ampleur de mes actes et des conséquences que cela aura sur nous deux…

Je n'étais au départ pas forcément très chaud pour avoir cette discussion maintenant, je voulais préserver la bulle dans laquelle nous étions avec Jamie mais maintenant que je suis face à elle, je me rends compte que c'est ma femme qui avait raison comme souvent d'ailleurs. Cette conversation nous en avons besoin autant l'un que l'autre, il y a eu trop de non dits, trop de choses que nous avons laissé passer et qui avaient fini par nous éloigner l'un de l'autre. Je n'arrive pas à concevoir que Jamie ait pu imaginer une seule seconde que je lui en ai voulu, que je lui en veuille encore maintenant pour ce qui a pu se passer... jamais, oh non jamais je ne pourrai lui en vouloir d'avoir essayer, d'avoir tout fait pour que cette famille dont nous rêvions tous les deux puisse enfin être à notre portée... mais je le reconnais ces mots je ne lui ai jamais dit... tout comme ce que je ressentais en passant devant la chambre vide... alors ce soir, c'est sans retenu que je lui avoue tout cela.

Jamie se lève à son tour et alors que nous sommes l'un en face de l'autre, des larmes roulant sur nos joues respectives, nous osons enfin nous ouvrir à l'autre. Je me rappelle parfaitement du premier rendez-vous avec le biologiste pour ce parcours PMA, il nous avait conseillé d'assister à des réunions de groupe ou de nous faire aider par un psychologue... je me souviens très bien de notre réaction, on n'en a pas besoin nous... et maintenant, alors que nous en sommes là avec Jamie je me dis que nous aurions peut-être dû écouter son conseil. Jamie s'excuse à nouveau, elle ne veut pas que je minimise mon implication, pourtant il faut être honnête... ce n'est pas moi qui doit compter les jours... ce n'est pas moi qui ai du avoir une première injection... puis plusieurs... ce n'est pas moi qui ai du subir une intervention pour aller chercher les ovocytes... ce n'est pas moi qui a du subir toutes les hyperstimulations... ce n'est pas moi... enfin ce n'est pas moi qui a du voir les conséquences de la fausse couche... subir ces conséquences alors quoi qu'on en dise oui j'ai l'impression de ne pas avoir le droit de me plaindre. Mais quand Jamie me dit que tout ça n'a plus d'importance, que la seule personne qu'elle veut c'est moi, je fond. Je croyais sincèrement que d'avoir cette nouvelle conversation nous briserait de nouveau et c'est tout le contraire. Mon amour pour elle grandit encore, je ne pensais pas cela possible mais je l'aime encore bien plus aujourd'hui. Et alors qu'elle me demande lui pardonner de ne pas avoir réussi à aller au bout, et que je m'apprête à la prendre dans mes bras, son visage change d'expression. Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Je n'ai pas le temps de lui dire que je n'ai rien à lui pardonner, parce qu'en plus de son expression qui vient de changer, Jamie met une main devant sa bouche et je l'avoue je n'aime pas ça. Je m'approche d'elle et glissant mes mains sur ses hanches pour la prendre dans mes bras, je dépose un baiser sur son front en lui disant :"Je n'ai rien à te pardonner... absolument rien...mais dis moi... qu'est-ce qui se passe ??? à quoi viens-tu de penser pour réagir ainsi ?"

@Dylan Castle

Je m’en veux vraiment beaucoup de ne pas pouvoir lui donner ce qu’il désire le plus au monde. Ce que nous désirons tous les deux le plus au monde mais mon début de semaine me revient en pleine face. J’ai été voir notre médecin en fertilité. Je lui ai dit que je voulais avoir un bébé toute seule et je me rends compte que ce n’est pas ce que je veux. Non, je ne veux pas avoir un bébé sans Dylan. Je ne sais pas ce qui m’a pris d’entamer ce genre de démarches parce qu’à cet instant précis, je suis prise de honte. Comment j’ai pu imaginer une seule seconde vouloir un enfant sans l'amour de ma vie ? Dylan est la seule personne qui puisse me soutenir dans ce genre de bataille, il est la seule personne qui sache réellement ce que nous traversons. Je ne veux pas vivre ça toute seule. Je ne veux pas subir cela toute seule...

Dylan s’aperçoit rapidement que quelque chose ne va pas et il a raison. Ça ne va pas du tout mais je ne veux pas l’accabler davantage. On se retrouve tous les deux, je veux juste le protéger. J’appellerai mon médecin demain pour lui dire que j’arrête tout. Je ne ferais rien sans mon mari. Je ne ferais rien qui puisse détruire cette seconde chance alors je vais prendre sur moi, il n’a pas besoin de le savoir. Ses mains posées sur mes hanches, je me secoue la tête et plongeant mon regard dans le sien, je lui souris tendrement. « Je m’en veux de ne pas avoir eu cette discussion plus tôt, je regrette tellement de t’avoir mis à l’écart de ce que je ressentais, de t'avoir mis à l'écart de ce que nous traversions tous les deux. Ce n’étais pas juste moi Dylan » Ce que je lui dis est sincère, c’est vrai. Je regrette tellement de ne pas avoir su dire les choses lorsqu’il le fallait. Je regrette tellement ce temps où on communiquait facilement, qu’on ne se cachait rien, on se disait tout. Un couple ne fonctionne pas sans confiance mais il ne fonctionne pas non plus sans communication. On aurait peut-être pu éviter toute cette souffrance, qui sait ?

On dit souvent qu’avec des « Si » on mettrait Paris en bouteille et je n’ai pas de peine à le croire. Si j’avais agi de telle ou telle façon, si j’avais dit les choses clairement, si, si, si... on n’en serait pas là aujourd’hui, pas vrai ?  On vivrait notre malheur à deux, certes, mais je suis certaine qu’on y ferait face ensemble. Je dépose alors un baiser sur les lèvres avant de replonger mon regard dans le sien « Tu veux toujours qu’on se regarde un film ? » ça me fait du bien de discuter avec mon mari, j’aimerais qu’on y aille étape par étape et ce soir on vient de faire un pas énorme dans notre démarche de réconciliation. J’ai envie d’aller me poser devant un film ou dans notre lit, peu importe. Du moment que je suis blottie dans ses bras...

Jamie dans mes bras, j'ai peur d'avoir encore dit ou fait quelque chose de mal quand je vois l'expression de ma femme changée. Mais cette fois, nous devons faire des efforts de communication, nous ne pouvons pas prendre de nouveau le risque de tout perdre tous les deux, alors je préfère lui en faire la remarque immédiatement, je préfère lui demander tout de suite. Elle m'avoue alors simplement qu'elle s'en veut, que comme moi elle regrette que nous n'ayons pas eu cette conversation plus tôt. Je resserre alors mon étreinte, pour lui montrer à quel point je suis d'accord avec elle. Je suis soulagé que ce ne soit pas une fois de plus une erreur de ma part et pourtant une partie de moi reste sur la défensive. Je fais taire cette partie au maximum mais c'est comme si une partie de mon cerveau tentait de me prévenir de quelque chose. A ce moment précis, j'ai complètement oublié pourquoi j'étais venu à la maison et je crois qu'inconsciemment, je n'ai pas envie de m'en souvenir pour le moment. Ce que nous vivons actuellement est si fort, si intense... nous venons de fissurer les deux coquilles que nous avons tous les deux... il reste du travail, c'est évident mais nous... enfin j'espère qu'elle ressent la même chose que moi, mais nous arrivons enfin à voir le bout de ce tunnel... 

Jamie me propose finalement d'aller voir ce film mais je n'en ai plus très envie, je préfère que l'on reste tranquille tous les deux. Plongeant mon regard dans le sien, je lui propose plutôt : "Et si on se mettait au lit tous les deux plutôt... pour une séance de câlins... qu'en penses-tu ?" Le sourire qui s'étire sur son visage vaut toutes les réponses du monde. Nous nous couchons donc dans notre lit... c'est bizarre et en même temps tellement naturel... Jamie vient immédiatement se coller à moi, sa tête se posant sur mon torse et mon bras l'entourant au mieux. Je dépose un baiser sur le haut de sa tête avant d'ajouter: "Mais je crois qu'il est temps qu'on arrête de s'en vouloir tous les deux... on se donne une nouvelle chance donc... je ne veux plus que tu t'en veuilles pour rien du tout... compris ?" 

Il y a une enceinte connectée dans notre chambre et comme tout est encore allumé dans la maison, je dis à Alexa :" Alexa mets l'alarme en route ... Alexa éteinds toutes les lumières..." Nous nous retrouvons dans le noir et rapidement je sens quelque chose qui me monte dessus, c'est très étrange car j'ai l'impression que Jamie ne bouge pas. J'appuie donc sur ma lampe de chevet pour rallumer un peu la lumière et j'aperçois Cécé sur le lit, elle semble aussi surprise que moi. Je regarde alors Jamie en souriant :"On dirait qu'elle a pris de mauvaises habitudes, non ?"

Tout ce que je souhaite à cet instant, c’est de protéger mon mari. Il n’a pas besoin de savoir ce que j’ai entrepris il y a quelques jours. Je ne veux pas qu’il le sache parce que de toute façon, je compte y mettre un terme et rapidement. Je me suis rendue compte que je ne voulais pas avoir un autre bébé si c’est pour le faire toute seule. Si je veux un bébé et c’est très certainement le cas bientôt, ce sera avec Dylan et personne d’autre. Quelle idée j’ai eu de vouloir faire appel à un donneur ? Je ne comprends pas ce qui s’est passé dans ma tête. Je me suis complètement plantée et c’est à moi de réparer cela. Mais maintenant qu’un poids s’est volatilisé de mes épaules, je veux profiter du temps que j’ai avec mon mari alors pourquoi ne pas aller l’écouter, ce film ? Même si ce n’est pas réellement ce que je désir le plus à ce moment. En fait, je me dis que même allongée dans notre lit, dans les bras l’un de l’autre ce serait plus que parfait.

Et comme s’il avait entendu dans mes pensées, Dylan resserre notre étreinte et me propose d’aller se câliner sous la couette. Enfin, câliner on s’entend je ne parle pas de câlins Olé olé mais plutôt de se blottir tendrement. C’est donc tout à fait normal que j’étire mon sourire jusqu’aux oreilles ! Alors je ne me fais pas prier, je retire mon peignoir de soie et vient me glisser sous la couette. Je pose ma tête sur le torse de Dylan tandis qu’il m’entoure de son bras. Il dépose ensuite un baiser sur le haut de ma tête, moi je joue avec les quelques poils de son torse. Il me propose donc d’arrêter de nous en vouloir tous les deux sur ce qui s’est passé. Tournons la page, c’est le mieux que l’on puisse faire. Je dépose mes lèvres sur son torse pour lui montrer que je suis d’accord avec lui. Ce qui est sûr c’est que ça ne va pas être facile d’ignorer ces sentiments de culpabilités mais ils finiront par s’en aller j’en suis certaine.

Dylan demande ensuite à Alexa de tout éteindre et un sourire amuser se dessine sur mon visage. S’il savait que je ne m’en sers jamais, il m’en ferait la réflexion. J’avoue que cette maison toute connectée, j’ai du mal, j’aime mes habitudes dites à l’ancienne. Alexa n’est pas vraiment faite pour moi et je crois que je ne l’ai même pas utilisée depuis son départ. Je lui ai promis de faire des efforts mais ma foi... c’est bizarre, c’est tout. Il allume la petite lumière de chevet, Cece est dans notre lit. Il ne tarde pas à me faire remarquer qu’elle a prise de mauvaises habitudes et je tapote sur ma cuisse par-dessus la couverture tout en riant. Cece pose directement sa tête au même endroit. Je lui grattouille le haut du crâne et redresse mon regard vers Dylan « Je ne trouve pas que c’est une mauvaise habitude moi ! » D’ailleurs Cece soupire bruyamment pour me donner raison « Elle est d’accord, tu vois ! » Quad Dylan a quitté la maison, je pleurais beaucoup. Je pleurais à ne plus avoir d'énergie. J'étais vraiment dans un état second et c'était vraiment moche à voir. Je ne faisais plus rien. je ne quittais même plus mon lit les premières semaines. J'ai arrêté de travailler et je me renfermais sur moi-même. Les seules fois où je ne pleurais pas c''est parce que je dormais... Enfin j'essayais de récupérer entre mes crises de larmes. Et Cece était là, toujours là pour se coller à moi pour me dire "N'abandonne pas, je suis près de toi" Et un jour, je suis sortie du lit et j'ai recommencer à vivre...

Nous nous retrouvons dans notre lit avec Jamie mais rapidement Cécé nous rejoint. Je plonge alors mon regard dans celui de ma femme et pour lui montrer que je ne lui fais aucun reproche je lui dis de mon plus beau sourire que cette chienne a pris de mauvaises habitudes. Comme je m'y attendais, ni Jamie, ni Cécé ne trouve qu'il s'agit là de mauvaises habitudes... mouais... mais en même temps j'ai l'impression que je ne peux en vouloir ni à l'une, ni à l'autre, à mon avis Jamie a eu besoin de Cécé au moment où j'ai pris du recul. Le fait de revenir dans cette maison, de me retrouver ici avec Jamie me montre à quel point j'ai été égoïste en partant, en ne rentrant pas ce soir là, ni les autres soirs qui ont suivi. Je ne sais pas comment elle a réagi, je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'imagine que cela n'a pas été facile pour Jamie. Je resserre mon étreinte, je rapproche Jamie de moi comme pour lui montrer que maintenant je ne partirai plus, je ne la laisserai plus. Je suis bien conscient qu'il va lui falloir du temps pour me faire à nouveau confiance, qu'il va lui falloir du temps pour me croire quand je lui dirai que je ne partirai plus mais pour elle, je suis prêt à tout... 

Je sens que la fatigue commence à venir, en même temps il faut avouer que depuis un moment maintenant je ne dors pratiquement pas et le fait de me retrouver dans ce lit, auprès de ma femme, je sens que je vais pouvoir dormir correctement. Je ne dis rien pour Cécé ce soir mais il va falloir qu'elle reprenne l'habitude de dormir à sa place. J'éteins la lumière et dans un souffle, je dis à Jamie : "Bonne nuit mon amour..."

On vient de franchir une nouvelle étape tous les deux et je n’arrive pas à croire qu’on y arrive enfin. Jamais je n’aurais imaginer ce moment lorsqu’il est arrivé chez nous. En fait, je n’avais pas envie de le voir, vraiment pas. Je savais qu’on allait se disputer, je l’ai senti à des kilomètres. Alors pensez bien que je n’imaginais pas non plus qu’on allait partager ce moment intime et encore moins le fait que je lui demander de revenir vivre ici. On va travailler sur nos problèmes, on mettra tout sur la table en temps voulu et le temps fera son œuvre. Je suis certaine qu’à deux, on y arrivera. Alors que Cece nous rejoint dans notre lit, elle se pose le long de mon dos, comme elle a eu l’habitude de le faire ces derniers mois et resserrant notre étreinte, je m’endors paisiblement.


Cece me réveille en sortant du lit. Elle pleure un peu parce qu’elle a une envie pressante. Il me faut quand même quelques minutes pour immerger de mon sommeil profond. Mon dieu, il y a longtemps que je n’ai plus eu une nuit pareille. Je bascule la tête vers l’autre côté du lit. Je prie pour qu’il soit encore là et je pousse un léger soupire de soulagement lorsque je vois mon tendre amour dormir. Il a l’air tellement paisible. Je me souviens que ça n’a pas toujours été le cas avec les nuits agitées que nous avons partagées durant toutes ces années. J’ai envie de glissé mes doigts sans ses cheveux et de l’embrasser mais je n’ai pas envie de perturber son sommeil. Et puis, Cece s’impatiente devant la porte. Je ne veux pas non plus qu’elle le réveille alors je me hisse hors des couvertures sans faire de mouvements brusques. J’enfile donc mon peignoir et me faufile à l’extérieur de notre chambre sur la pointe des pieds.

J’arrive au rez-de-chaussée et ouvre la double porte de la cuisine qui mène au jardin. Cece va faire son petit tour pendant que je retourne à l’étage. Moi aussi j’ai une envie pressante. Après quoi, je décide de m’habiller. Rien de formel, juste des vêtements confortables. Je retourne à la cuisine et m’occupe du déjeuné de Cece, je lui remets aussi un bol d’eau bien fraîche et elle semble bien satisfaite. Comme il est très tôt et que je me sens tellement bien ce matin que j’ai envie de préparé des pancakes. Je cherche alors tous les ingrédients que j’ai besoin et je m’attelle rapidement à la confection des crèpes. Je prépare également du café et je me dit que cette bonne odeur dans la maison va sans doute faire sortir la belle au bois dormant de son profond sommeil et l’attirer jusqu’à moi. Je sers deux assiettes sur la table accompagné de fraises, de bleuets et quelques dés d’ananas. J’entends du bruit dans l’escalier, ce qui me fait sourire parce que Dylan n’a jamais été très discret contrairement à moi que je lui faisait même la remarque qu’un Éléphant s’était introduit dans notre maison… Je termine de service nos cafés quand je sens le souffle de mon mari dans le creux de mon cou, je frissonne. Il dépose un baiser sur ma tempe, ses mains sur mes hanches. Je décide alors de me tourner et lui tendre sa tasse « Bon matin à toi aussi, mon amour… » Un sourire se dessine sur mes lèvres. J’en suis certaine, mon visage doit être illuminé ce matin….

Lorsque j'ouvre les yeux, j'aperçois la lumière du soleil, ce qui signifie que j'ai enfin réussi à dormir cette nuit alors que cela ne m'était pas arrivé depuis tellement longtemps. Je m'étire et je passe ma main dans le lit à la place où était Jamie quand nous nous sommes endormis mais je suis surpris de ne sentir plus personne. Je me retourne pour en avoir le coeur net mais en effet ma femme n'est plus dans le lit. Je commence à avoir peur... peut-être que la nuit lui a porté conseil, peut-être que finalement elle n'est plus aussi sûre de vouloir que je revienne vivre à la maison. Alors que je suis en plein doute, une odeur vient me titiller les narines, une bonne odeur de café et de... pancake j'ai l'impression. Je me lève donc et je descend rapidement. 

Lorsque j'arrive dans la cuisine, mon nez ne m'a pas trompé. Le café est prêt et les pancake sont posés dans les assiettes sur la table. Je pose alors mes mains sur les hanches de ma femme et je dépose un baiser sur sa tempe juste avant qu'elle ne se retourne vers moi. Elle me tend mon café avec un sourire radieux sur le visage ce qui fait immédiatement disparaître tous les doutes qui m'envahissaient tout à l'heure. Elle me souhaite le bonjour et je lui réponds par un baiser tendre. J'ai vraiment envie de retrouver ce que nous avions perdu il y a bien plus longtemps que six mois alors comme j'ai pu le faire si souvent je lui dis: "Oh punaise... tu ne t'es pas lavé les dents..." je sais qu'elle ne va pas mal le prendre, c'était notre jeu à un moment donné tous les deux. 

Ma tasse à la main, je m'avance ensuite vers la table pour y prendre mon petit-déjeuner et alors que Jamie fait semblant de bouder suite à ce que je viens de lui dire, tout en m'asseyant je lui dis: "En tout cas, ça à l'air super bon... à ta place, je viendrai vite manger parce que sinon je suis capable de tout avaler moi..." 

@Dylan Castle

Lorsque je sens mon époux derrière moi, je souris. Je suis tellement heureuse de le savoir près de moi. Heureuse qu’on puisse enfin mettre cette dernière année dernière nous. Elle a été tellement pourrie que je ne veux plus y penser. Enfin, c’est difficile de faire un trait sur ce genre de passé. Ce qu’on a vécu, je ne le souhaite à personne. C’est vraiment difficile de tourner la page sur certains de nos espoirs mais peut-être qu’on pourra envisager de recommencer. Je veux fonder ma famille, je veux avoir pleins de bébés avec mon mari mais je sais que ce n’est pas pour tout de suite. Je sais que je voulais essayer toute seule mais en même temps je me suis rendue compte que je n’étais pas prête. Je ne suis pas prête à recommencer. Les piqures, les contrôles, les injections, etc. C’est assez stressant rien que d’y penser alors le mettre en pratique ? Non pas pour le moment. Je crois qu’on va avoir tout le temps d’en discuter quand nous auront reglé nos problèmes. En tout cas en majorité, j’espère !

Dylan me fait une blague sur mon brossage de dents. Ou sur son absence. Je sais qu’il aime me taquiner et je crois qu’on rayonne tous les deux simplement. Il va s’installer à table alors que je tiens ma tasse de café entre les doigts. Je bois une gorgée et me mordille ensuite les lèvres. Je fais donc mine de bouder et il le remarque tout de suite. Il me dit de me dépêcher avant qu’il n’y en ait plus. Je secoue la tête en riant. « Ils n’ont pas juste l’air, ils sont délicieux ! » J’avoue, la première crêpe est toujours pour moi et de ce fait, je sais que c’est vraiment bon. Je viens ensuite m’asseoir face à mon mari alors qu’il a déjà englouti la moitié de son assiette. Celui-là, vraiment ! Il est incorrigible mais je l’aime pareil. J’ai vraiment l’impression de retrouver ce que nos avions avant… Vous savez, avant de vouloir fonder notre famille. Quand le simple « nous deux » suffisait à notre bonheur. J’espère que ça sera de nouveau le cas.

Alors que nous avons pratiquement fini de petit déjeuné, je me lève et vais nous resservir du café. Je dépose la tasse de Dylan devant lui avant d’aller m’asseoir sur ses genoux. Mes bras enlacent sa nuque et je dépose un baiser sur son nez. Je souris « Que dirais-tu de… » Je fais mine de réfléchir « … de te faire remplacer aujourd’hui à l’hôpital et de rester avec moi… » Je dépose un baiser sur ses lèvres « … ici… ? »

Il faut le reconnaître, les pancakes de Jamie m'avaient manqué, ils sont tellement bons et si vite mangés. Alors que nous avons presque fini de manger, ma femme va me resservir du café avant de venir s'asseoir sur mes genoux. J'aime sentir son contact, j'aime la sentir assez à l'aise avec moi pour agir ainsi. Elle entour ses bras autour de ma nuque et me propose de me faire remplacer pour rester avec elle ici. Je l'avoue cette idée me plait bien. Cela me rappelle tellement le début de notre histoire, je crois que nous étions rester une semaine dans notre appart à l'époque enfermé à profiter simplement l'un de l'autre. C'est notre manière à nous de profiter ensemble, on s'enferme dans notre bulle et on fait plein de choses ensemble. Ma main vient se poser sur sa cuisse nue, sa nuisette étant légèrement remontée depuis qu'elle est assise sur moi et dans un sourire, je lui réponds: "Je trouve que c'est une très bonne idée... je vais appeler Solé et lui demander de me remplacer aujourd'hui... j'ai fait des gardes de nuit toute la semaine, elle peut bien faire ça..." 

Je sais qu'il va falloir que je monte chercher mon téléphone pour pouvoir appeler Solé mais pour l'instant j'ai encore envie de taquiner ma petite femme. Mes doigts sur sa cuisse commence à la caresser tout doucement, alors que je sens ses doigts faire pareil dans ma nuque. Je plonge alors mon regard dans le sien et alors que nos activités lorsque l'on reste enfermé à la maison me reviennent à l'esprit, des activités qu'on n'a pas beaucoup effectuées depuis un moment, je lui lance: "Mais dis moi... tu me proposes quoi pour m'occuper..."

Je propose à Dylan de se faire remplacer pour la journée à l’hôpital. S’il est d’accord, je pourrais en faire de même à la clinique. J’aimerais qu’on reste dans cette bulle de bonheur aujourd’hui. Je suis tellement bien depuis hier soir. J’ai dormi comme un bébé et lui aussi d’ailleurs. S’endormir dans les bras l’un de l’autre était ce qu’il nous fallait, vraiment. Mes bras autour de sa nuque, Dylan pose sa main sur ma cuisse. Je sais pas pourquoi mais des frissons me parcourent la jambe. Il trouve mon idée intéressante et me dit qu’il va appeler Soléa pour qu’elle le fasse remplacer. Après tout, s’il a fait des gardes toute la semaine, elle peut bien fait ça pour lui. J’aimais beaucoup travailler avec Solé et j’espère qu’on pourra de nouveau collaborer ensemble. Même si j’ai quitté l’hôpital, je me rappelle sa proposition. Je devrais d’ailleurs l’appeler bientôt pour qu’on en discute parce que je n’ai aucun détails. La dernière fois qu’on s’est parlées ça ne s’est pas si bien passé que je l’espérais. « Je vais appeler la clinique pour qu’ils annulent mes rendez-vous aussi… »

Lorsque je sens sa main remonter le long de ma cuisse, je joue avec mes doigts dans ses cheveux situés dans sa nuque et je m’accroche à son tendre regarde. Mes yeux sont rempli d’amour pour lui et je suis certaine qu’il le voit. Je me mordille les lèvres quand il me demande le programme de la journée. « Et bien… » Je réfléchis… Se retrouver dans une bulle d’amour comme la nôtre actuellement, ça donne finalement beaucoup d’idées. Et pas seulement des idées innocentes. Alors je souris amusée « Et si je vous disais Monsieur Castle que mes intentions envers vous ne sont pas totalement honnêtes… ? » Je décèle cette petite étincelle dans ses yeux qui me fait comprendre que ce petit jeu est à mon avantage. Mes mains glissent le long de sa nuque, descendent sur ses épaules et s’arrêtent sur son torse. Je sens ses doigts se serrer sur ma cuisse lorsque je pose mes lèvres sur son lobe d’oreille avant de la mordiller. « Et quels sont vos intentions envers moi ? » Je murmure.

Alors que Jamie vient de me proposer que l'on reste tous les deux ici aujourd'hui, je suis plutôt d'accord mais je dois appeler Soléa pour qu'elle me remplace ou qu'elle me trouve un remplaçant. Ma femme me dit qu'elle aussi doit appeler la clinique pour annuler ses rendez-vous mais finalement ni l'un ni l'autre ne cherchons vraiment à passer ces coups de téléphone. Ma main est posée sur la cuisse de Jamie et je commence à la caresser tout en lui demandant ce qu'elle a prévu pour nous. Ce qui me plait c'est que nous retrouvions aussi rapidement, aussi facilement ce truc qui faisait qu'on se comprenait sans avoir besoin de se parler, sans avoir besoin de dire à voix haute ce qu'on attend de l'autre. Elle a l'oeil coquin et quand elle me dit que ses intentions ne sont pas honnêtes, je ne suis pas surpris. Elle accompagne ses propos de geste et bien évidemment lorsqu'elle dépose ses lèvres sur mon lobe d'oreille il m'est difficile de rester insensible. Mes doigts sur sa cuisse se serre un peu et lorsqu'elle me demande quelles sont mes intentions, je décide de faire comme elle et de lui montrer plutôt que de faire de long discours. Je viens alors poser mes lèvres dans son cou pour lui faire de petits baisers mouillés. Bien évidemment son corps réagit aussi assez rapidement. 

Mon regard revient alors plonger dans le sien, alors que mes mains commencent une remontée lente, prudente mais très appuyée de sa cuisse vers ... je lui réponds alors doucement: "Je ne sais pas trop... on pourrait jouer à un jeu de société..." Bien évidemment je n'en pense pas un mot, je n'ai qu'une envie là tout de suite et ce n'est absolument pas de jouer à un jeu de société. Nos regards sont toujours accrochés l'un à l'autre, et alors que j'approche doucement mes lèvres des siennes, ma main de sa culotte, je l'attrape par la hanche pour ne pas qu'elle tombe et je me relève rapidement avant d'ajouter: "Enfin il faut d'abord que j'appelle Soléa... c'est important quand même..." je suis tellement à l'aise ce matin, que je n'imagine pas une seule seconde que quoi que ce soit puisse faire exploser notre bulle de bonheur.

Oh oui mes intentions envers lui sont malhonnêtes. Totalement malhonnêtes ! Et si c’est ce genre de programme qui s’en vient pour la journée, ça me va parfaitement bien. Rien que de me rappeler nos échanges de hier soir… je sens mes veines sur le point de bouillir. Ma circulation sanguine s’accélère tandis que ses doigts se dessinent sur ma cuisse. Et lui, a-t’il ses intentions malhonnêtes pour moi ? Évidemment ! Lorsqu’il approche ses lèvres de mon cou, je bascule ma tête sur le côté pour lui laisser la possibilité de me couvrir de plusieurs de ses baisers. Bien sûr, mon corps réagit agréablement. J’ai lu dans un magasine que l’être humain moyen pensait au sexe au moins quinze fois par jours alors je crois que j’ai de quoi faire pour grimper la moyenne, non ?

Tandis que son regard s’accroche au mien, je sens ses doigts faire une remontée lente mais intense vers l’intérieur de mes cuisses que ça y est, j’ai envie qu’il s’aventure encore plus loi. Je sens les battements de mon cœur s’accélérer et je me mords la lèvre inférieure. Bon sang !! Il sait très bien où appuyer pour que je cède facilement. Il me connaît tellement bien. On se connaît si bien à ce niveau-là. On sait ce que l’autre aime sans pour autant avoir besoin de parler. Il me propose un jeu de société et si c’est celui des « Mots cochons » alors je suis plus que d’accord^^ Mais plus sérieusement je sais que ce n’est pas du tout l’idée à laquelle il pense parce qu’il pense tellement fort que j’entends ce qu’il dit. Et il dit SEXE !!! Sexe, sexe et rien que ça !!!! Remarque, c’est la même chose pour moi^^

Alors que Dylan approche ses lèvres des miens, ses mains sur ma culotte, je m’apprête à recevoir son baiser que je ferme les yeux pour en ressentir le moindre effet, ma bouche est elle aussi entrouverte mais il m’attrape par les hanches pour se relever. Je grogne un peu. Il veut appeler Soléa pour la prévenir puisque c’est important. Je me tourne rapidement vers le cadran de l’horloge qui ses trouve sur le mur de l’entrée de la cuisine et je me tourne vers mon mari, l’air malicieux. Je le vois s’éloigner de moi mais bien sûr, je ne lui laisse pas beaucoup d’avance puisque je suis sur ses pas. Je lui souris et lui dit « Envoies lui un texto, ça suffira. Puis, fais vite… je vais avoir besoin de tes mains ! » Il s’approche donc de l’escalier et monte quelques marches, je le suis. Il n’est pas question qu’il m’échappe… Arrivée à sa hauteur tandis que nous arrivons sur le palier du premier étage, je l’empêche finalement me mettre un pied de plus devant lui. Je le cale contre le mur devant moi, mes mains sont alors posées sur ses épaules. Je plonge mon regard dans le sien avant de lui dire « Finalement il est encore trop tôt pour un message, j’ai une bien meilleure idée en attendant… » Je colle rapidement ma bouche sur la sienne et ma langue se faufile entre ses lèvres pour rejoindre la sienne. Si je pensais être en feu hier soir, attendez un peu je n’ai pas dit mon dernier mot…

Je sens que la journée que vient de me proposer Jamie va beaucoup ressembler à notre soirée d'hier soir et ce n'est pas pour me déplaire, soyons honnête. Je commence donc à jouer avec Jamie et pour la pousser encore un peu plus loin dans ses retranchements, je me relève et je lui dis que je dois appeler Soléa. Je commence à avancer vers l'escalier pour aller chercher mon téléphone quand ma femme me dit que je peux seulement lui envoyer un texto. Même si je sais qu'à ce moment là elle ne peut pas me voir puisque je  suis de dos, je lève les yeux au ciel tout en souriant. Elle n'est pas croyable... et je me rends compte que nous avons retrouver notre complicité plus rapidement que je n'aurai pu l'imaginer. Après je ne suis pas complètement naïf non plus, je me doute que lorsque nous allons nous retrouver de nouveau confronté à la réalité, cela risque d'être plus compliqué mais j'ai envie pour le moment de profiter simplement de notre complicité retrouvé. Je viens de monter une marche lorsqu'elle ajoute qu'elle va avoir besoin de moi, je suis tellement surpris de l'entendre dire cela que je manque de louper une marche mais me rattrape de justesse... au moins je suis sûre que nous sommes sur la même longueur ce matin, elle en a autant envie que moi. 

Alors que je suis dans les marches, je la sens, elle est juste derrière moi. Au début je pense que c'est simplement pour faire comme moi, envoyer un message à ses supérieurs mais alors que nous arrivons sur le palier de notre étage, elle me bloque le passage et me pousse contre le mur... enfin je me laisse faire, on est d'accord, ce n'est pas avec ses 50kg tout mouillés qu'elle peut vraiment me pousser. Ses mains posées sur mes épaules, elle me dit qu'il est sans doute trop tôt pour un message et vient poser ses lèvres sur les miennes. Sa langue passe le barrage de mes lèvres et un baiser enflammé, endiablé prend naissance entre nous, c'est comme si hier soir n'était qu'un avant goût de ce que nous sommes capable de faire l'un pour l'autre... 

Je passe alors mes mains sous ses fesses pour pouvoir la prendre dans mes bras et instinctivement, elle enroule ses jambes autour de mes hanches. Cette position provoque en moi une déferlante de désir... j'ai l'impression que tout ce temps où nous avons été séparé, où nos rapports devaient être comptés, calculés.... on doit le rattraper maintenant. Avec ma petite femme dans les bras, elle n'est pas si petite hein^^ mais je trouve ça mignon, donc avec ma petite femme dans les bras, je nous emmène tous les deux dans la chambre. Sur le canapé, c'était vraiment sympa hier soir mais dans notre lit ça va être bien aussi... je me demande d'ailleurs à cet instant si l'oeuf vibrant que nous nous étions acheté est toujours dans ma table de chevet... Je dépose alors Jamie sur le lit alors qu'une légère lumière filtre à travers les rideaux... cela donne une atmosphère très lubrique à notre chambre... après avoir déposé ma femme sur le lit, je fais le tour et je m'approche de ma table de chevet et tout en l'ouvrant, je lui demande : "Il est toujours là ??" Je sais qu'elle sait de quoi je parle...

Bien sûr, plutôt que d’envoyer un message ou même d’appeler nos supérieurs pour les avertir qu’on prendrait notre journée, j’ai une bien meilleure idee qui me traverse l’esprit à cet instant. De un, parce que j’ai envie qu’on profite de cette complicité retrouvée et de deux, il est encore tôt pour appeler qui que ce soit ! Tandis que je suggère à mon époux qu’on aille s’amuser en l’embrassant fougueusement, ses mains glissent sous mes fesses pour me prendre dans ses bras. Un petit cri de surprise se fait entendre mais ça me fait rire également ! J’ai vraiment envie de cet homme, là, tout de suite !!! Comme si finalement, hier n’était que l’entrée gourmande et qu’on allait passer au plat de résistance…
 
Dylan nous dirige vers notre chambre où il pe pose ensuite sur notre grand lit taille King. J’avais insisté sur ce point lorsque nous avions emménagé. Je voulais un très grand lit, Assez grand pour que l’on puisse dormir avec nos enfants… enfin… donc il me pose sur le lit et en faisant le tour de celui-ci je le regarde amoureusement. Je prends appuis sur mes coudes et plie les jambes vers moi. En ouvrant le tiroir de la table de nuit il me demande si je l’ai toujours. ? J’arque un sourcil tout en regardant ce dit tiroir. De quoi parle-t-il ? Je cherche, je cherche et puis ça y est, ça me revient. J’écarquille les yeux, bouche bée. Nooon, il ne pense pas à ça ???? Je le regarde alors en riant mais toujours aussi stupéfaite qu’il se rappelle de nos jeux coquins de nos premières années de mariage. « Oooooh !!!! Ne me dis pas que… ? » Rien que de songer à cet œuf vibrant, je resserre les cuisses.

Je suis à côté de ma table de nuit à la recherche de cet oeuf vibrant qui plaît tant à ma femme quand elle me surprend en commençant à se faire du bien toute seule. Ce n'est pas la première fois que ça arrive soyons clair mais cela fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vu faire ça que immédiatement mon corps tout entier réagit. Je l'aime cette femme !!