Un sourire forcé mais contente de finir enfin cette journée épuisante, j’entre dans cet appartement qui semble de plus en plus étranger. Un énorme soulagement me gagne presque comme orgasme à l’instant même où les talons volent dans l’entrée. La minute d’après, je suis affalée sur le canapé à reprendre mon souffle, pas encore prête à préparer le repas. M’enfonçant un peu plus sous mon poids plus lourd tandis que je peux enfin me détendre. Le silence fut de courte durée quand un message m’indique un appel vocal manqué, tiens, j’ai dû oublier de retirer le mode ne pas déranger. La messagerie a été déclenchée, je compose le numéro afin de l’écouter, rare sont ceux qui utilisent encore ma messagerie... La voix au bout du fil, Dieu qu’elle m’avait manqué, un sourire involontaire se joint à mon expression. Venir manger ? Sarah absente ? Rien que toutes les deux ? Je hausse un sourcil, hum ce soir ? Mais pourquoi est-elle si pressée que je vienne ? Peut-être parce que tu manques à ta famille, tu y penses ça ? Je mets fin à la messagerie tout en me dressant les coudes sur les genoux, la tête entre les mains. Serait-ce vraiment une bonne idée de la rencontrer, chez elle, Sarah pourrait débarquer ! Franchement, une bataille contre elle ne me dit rien ce soir, je suis bien trop épuisée. Un léger bip fait vibrer le téléphone portable, un message écrit cette fois. « Je rentre tard ! » Bon, on dirait que soit je mange seule ou j’accepte la proposition d’un dîner avec celle qui est devenue une mère d’adoption. Et si je commençais déjà par me doucher, la réponse peut encore me venir !
Il semblerait que mon corps n’est pas vraiment suivi mes ordres ! Encore une fois, il n’en fait qu’à sa tête et ça a le don de m’énerver mais bon, j’y suis, autant rentrer ! J’avance de quelques pas et avant même que j’ai eu le temps de sonner, la porte s’ouvre. La mine réjouie et son sourire jusqu’aux oreilles sont contagieux, je me mets aussi à sourire à pleines dents et la prends dans mes bras. Son contact rassurant, sa voix si douce et tous les souvenirs me rappelle à quel point elle a pu me manquer. « Respirer ! » Dans un recul, la dame s’éloigne légèrement en s’excusant de son étreinte trop serrée. « Moi aussi je suis contente de te voir » Je souriais tout de même, malgré ma réticence à venir, je suis des plus heureuses d’être présente. Elle m’invite à entrer en direction de la cuisine où l’odeur d’un repas me plonge immédiatement dans nos bons moments. Il y avait toujours une recette pour nous remonter le moral, on passait des heures en cuisine avec Sarah surtout lorsque nous étions punies pour la vaisselle. Sans devoir attendre, une tasse de café m’a été offerte, même son arôme pique au nez, Dieu c’est si bon d’être là à nouveau. Pendant environ une heure, nous discutons de ce que j’ai pu rater, elle m’explique les mésaventures et on en rit. Lorsqu’elle me demande de commencer à mettre la table, je suis d’abord surprise du nombre de couvert qu’il faut installer avant de comprendre. Elle n’a pas osé ? Je dépose les assiettes et de retour à la cuisine, j’allais ouvrir la bouche quand Sarah est apparue. « Sérieusement, rien que toutes les deux ? » Je grimace en me dirigeant vers ma veste restée sur l’une des chaises du bar. Oh non ! Ne me fais pas ce regard ! Je ferme les yeux mordant sur ma langue serrant la mâchoire autant que je le peux quand un claquement attire mon attention. Oh que j’ai connu plus d’une fois ce claquement de doigts utilisé par la maman de Sarah afin de recentrer mon attention. « C’est juste un repas Ellie, pour moi ? » Comment voulez-vous lui dire non, en particulier en face. Elle a bon être une femme douce, elle a toujours eu ce je ne sais quoi à qui on ne peut pas refuser. « Juste un repas ! Et sois polie » J’hausse un sourcil soupirant, elle a raison, ce n’est qu’un repas. Avec ta sœur dont tu n’as pas envie de partager la même pièce parce que vous allez forcément vous jeter l’une sur l’autre mais ce n’est qu’un repas ! Tu peux y survivre Beth ! Allez, juste un repas ! « C’est bon, juste un repas » Je souris non de gaîté de cœur alors qu’elle avait déjà ouvert une bouteille de vin comme si elle avait tout prévu ! « A mes filles ! » Je soupire à nouveau levant le verre pour en boire la quantité d’un trait.
Fiche codée par < NyxBanana >
Sarah Jenkins
membre d'amour ♥
messages : 24
pseudo/prénom : V-ro
faceclaim : Amber Heard + .lollipops
doubles comptes : No!
habitation : 3225 Southwark.
occupations : Avocate en droit de la famille
côté cœur : Les hommes et leurs corps découpés au couteau.
Sarah et Beth ne c'était plus adressé la parole depuis cette énorme prise de bec sur le stationnement de l'hôpital il y avait de ça plusieurs mois. Deux têtes de linottes. Têtues comme des âne, aucune des deux n'avait su faire le premier pas pour se faire pardonner par l'autre. Toutes deux se disant que c'était la faute de l'autre. Ah, ces soeurs Jenkins. Elles avaient cette fâcheuse habitude d'être rancunières l'une envers l'autre. Depuis toujours. Sarah n'allait pas changer son fusil d'épaule. Les vieux avaient bien voulus les réconcillier à de nombreuses reprises, mais Sarah avait toujours déjouée leur plans foireux pour les rabibocher.
Au bureau, la belle blonde était plus qu'occupée avec les nombreux cas qu'elle rencontrait. Elle n'avait plus eu le temps d'aller chez ses parents dans les deux dernières semaines et sa mère la croyait encore partie sur une avanture sans lendemain. Le blonde avait été plus qu'insulté d'entendre ça. Elle était si courailleuse que ça? Non, sûrement pas. De toute façon, elle avait bien droit de goûter au plaisir et de se laisser aller une fois pour toutes. Après tout, c'était ainsi qu'on guérissait un coeur meurtrie, non? Elle n'avait jamais su se remettre de la rupture qu'elle avait vécu il y a de cela quelques années. De toute façon, comment s'en remettre lorsque vous êtes constamment obligé de vous croisez au boulot, dans les soirées mondaines, dans les soirées d'amis, comme vous fréquentez le même monde.
Elle avait reçue un texto de sa mère : un repas entre elles deux, elle s'ennuyait d'elle. Bien sûr, Sarah n'y porta pas plus attention. Après deux semaines sans être allés aux nouvelles, tout était possible. Sa mère avait tellement la fibre maternelle, elle l'Avait démontrer à plusieurs reprises. La blonde avocate avait répondue rapidement à sa mère qu'elle y serait peu après 17h, elle avait un plaidoyé qui l'attendait au palais de justice et ce n'était pas une cause facile. Sa mère lui répondit qu'elle était la meilleure et qu'elle n'avait aucun doute qu'elle réussirait à gagner sa cause. Sarah souria et rangea son portable dans son sac à roulette et se rendit à son procès.
17h sonna et la belle blonde sortie du palais de justice, toute souriante. Il était rare qu'elle n'arrivait pas à ses fins. Il y avait seulement qu'avec sa soeur que cela n'arrivait pas et ça enrageait la blonde. Elle savait très bien ce qui se tramait chez sa soeur et pourtant. Pourtant elle acceptait ça, sans rien faire. Il lui fallait quoi? Qu'il lui réserve le même sort qu'à sa mère biologique? Sarah eu un frisson rien qu'à cette pensée. Elle se dirigea vers la maison de ses parents et entra directement. Elle déposa son sac dans l'entrée lorsqu'elle entendit deux voix. Aucun doute, sa mère n'était pas seule... se pouvait-il qu'elle... Non. Elle n'aurait pas osée! Elle se dirigea avec précausion de la salle à manger et les vit là, toutes les deux. Sarah fronça les sourcils et croisa les bras sur la poitrine, frustrée de s'être faite fourbé ainsi comme une débutante. ''Dans quel pétrin tu t'es fourrée cette fois-ci pour venir quémander de l'aide à notre pauvre mère..." dit-elle sur un ton froid et distant. Elle était comme ça, la Sarah. Attaquée en premier pour mieux riposter par la suite. On ne laisse pas l'avantage à son ennemie.
Sa pauvre mère la pria de s'excuser auprès de Beth qui aurait bien pu quitter, mais qui avait fait l'effort de la pardonner. Sarah ne pu s'empêcher de rire sarcastiquement. "Elle aurait bien pu s'enfuir comme elle le fait depuis plusieurs mois... arrête de défendre ses choix de m*rde, maman. Elle a fait son choix: On est plus sa famille" finit par cracher Sarah, toujours sur un ton calme, assez étonnant vu comment elle bouillait de rage.
Revoir la maison, celle où finalement très peu de chose ont changés en plus d’un an, ça laisse un pincement au cœur. Le sentiment de sécurité que j’ai pu éprouver durant tant d’années, c’est un peu comme l’impression de n’être jamais partie. Juste l’impression Beth ! En cinq ans, tes visites se sont diminuées et depuis ta prise de tête avec Sarah, c’est à peine si on compte les coups de fils ! Ouais, et te voilà prise au piège maintenant ! A l’instant même où mon regard s’est posé sur cette blonde, mon sang n’a fait qu’un tour, mon cœur s’est arrêté de battre. On s’est toujours bien entendue, surtout dans nos chamailleries, aucune ne l’admettra mais on était bien plus que des sœurs adoptives. Les gens ne voyaient aucune différence entre nous, super sœur mais super ennemie ? On devrait en faire un livre tiens !
Une bataille s’est déclarée entre la confusion, la colère et l’incertitude. Pourquoi je ne prends simplement pas cette foutue veste sans me retourner ? Oh oui, je viens de promettre un repas ! Sarah était bien silencieuse jusqu’au moment où le verre touche mes lèvres afin d’y prendre une gorgée. Gorgée que j’ai bien failli recracher, non, ça a été fait ! Merde j’en ai partout maintenant, je lève la tête vers ma très chère sœur serrant la mâchoire grimaçant de colère. « Je vois, tu préfères toujours passer en première ! » Adaline nous jette un coup d’œil chacune à notre tour attendant que l’une de nous cède je présume. Je lève les yeux vers le ciel en soupirant, j’ai peut-être promis un repas mais me laisser faire ? Déjà que nous avions beaucoup de mal étant adolescente ! Il faut l’avouer, les parents en ont bavés sans même qu’on est besoin de sortir de la maison. « Tu n’auras rien à te mettre sous la dent Sarah, pas cette fois ! » Je hochais la tête terminant ces mots feintant un sourire, elle ne peut pas être au courant que tout ce qui a pu se passer durant ses dix-huit derniers mois. Oh je sais pourtant qu’elle apprécierait de savoir que j’ai trompé celui qu’elle n’aime absolument pas.
Les yeux d’Adaline se sont maintenant stoppés sur les miens, cherchant une once de vérité dans les mots crus que nous lâche Sarah. Mots qui sont pourtant sorti de ma propre bouche par le passé, des mots que j’ai regrettés immédiatement. J’aurai pu lui expliquer ce soir-là, lui dire que ça a dépassé ma pensée, ouais j’aurais pu si je n’avais pas fini avec une main marquée sur la joue ! « Sarah ! » Comprendra-t-elle qu’il ne faut pas finir cette discussion avec un public aussi sensible que notre mère ? Mais après tout, elle est peut-être déjà au courant, ta chère sœur lui a peut-être révélé la vraie raison de ton absence ! « C’est bas, même pour toi ! Tu penses faire quoi au juste ? » Mes bras se croisent contre ma poitrine tandis que je prends appui contre le mur. « Tu penses pouvoir me blesser avec mes propres mots ? Tentes autre chose parce que la seule personne que tu pourras faire souffrir c’est Mam... Ta maman ! » Il y a tellement longtemps que je ne l’ai pas appelée comme telle... « Après tout, j’ai juste réalisé ce que tu pensais de moi ! Tu te souviens, l’égoïste qui ne pense qu’à elle ? La même que tu disais regretté d’essayer de sauver ? Regarde-moi Sarah, ais-je vraiment besoin de ton aide Jenkins ? » Certes, tu as l’air crevé mais en meilleure forme que la semaine dernière !
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